mercredi 23 décembre 2015

Le sommeil des enfants et ... la fatigue des mères

 

Texte collectif suite à la rencontre parent-enfant sur le même thème


Certaines mamans ne ressentent pas la fatigue due aux nuits entrecoupées par les réveils de leur enfant : les bienheureuses !


Le thème de la rencontre était le sommeil des enfants ... et des parents pendant les premières années. Sans même nous en rendre compte, c'est autour de la fatigue que le groupe de mères que nous formions a partagé très spontanément. Et là, même pas question de culpabiliser nos p'tits bouts, de parler de sevrage ... Non, nous étions toutes d'accord pour accompagner nos bambins dans le respect de leur rythme. Voici plutôt la question que nous nous sommes posée :


Comment faire avec la fatigue, comment recharger les batteries, comment prendre soin de soi ? 

 

La question de la fatigue vient toucher celle des limites physiques et émotionnelles des mères. Les signes de mes limites, c'est à dire quand mon réservoir d'énergie est vide : 

Quand je me sens lasse,  quand je me réveille le matin et que je pense déjà au moment du coucher, angoissée à l'idée de toutes les tâches qui m'attendent dans la journée... 

Quand je suis à bout et que ça bout à l'intérieur, quand j'ai peur d'être violente physiquement avec mes enfants ou que  je crie sur eux, le corps plein de colère et déjà culpabilisée de ces émotions que je n'arrive pas à maîtriser ...

Quand j'ai juste envie d'être seule pour me reposer et que seul le silence m'apaise …

 

Comment continuer à être présente, disponible, bienveillante quand on n'a plus rien à donner ?  

 

On ne peut pas, tout simplement ! C'est juste humain, et nous les mères nous sommes juste des êtres humains pas des super women ! Qu'on se le tienne pour dit ! 

La première année de maternage, les mères perdent de nombreuses heures de sommeil car le rythme du bébé est fort différent de celui de l'adulte. Rappelons qu'il est tout à fait normal qu'un enfant ne fasse pas ses nuits dès la naissance. Les 3 premiers mois, le rythme est le même que celui in utero. Le nourrisson dort environ 80% du temps et il ne reconnaît pas le jour et la nuit. 

Il faut dire que mine de rien, le bébé travaille beaucoup dès son arrivée au monde. L'une des fonctions du sommeil est de favoriser la maturation du cerveau et de secréter des hormones qui favorisent la croissance. Le lait maternel aide aussi le bébé à développer son cerveau. Le problème c'est qu'il se digère facilement et donc que le bébé a besoin de se réveiller plus souvent pour se nourrir ! Et oui ! si le bébé se réveille la nuit, ce n'est pas pour nous ennuyer ... c'est qu'il a faim ou qu'il nous signale quelque chose d'autre qui l'empêche de dormir : désagrément physique ou besoin de chaleur et de contact ...

On situe l'endormissement (moment où l'enfant "fait ses nuits") entre 3 et 6 mois avec des fluctuations selon les enfants. Comme chez les adultes, il y a des petits dormeurs et des gros dormeurs ! Pour cette raison, L'OMS (Organisme Mondial de la Santé) recommande de faire dormir l'enfant 6 mois dans la chambre parentale. Cela permet de répondre rapidement aux besoins de nourriture des jeunes bébés et d'éviter la mort subite du nourrisson.  Ensuite, peu à peu, on peut accompagner l'enfant vers une autonomie nocturne.

 

 A l'aide ...

 

Tous ces soins et cette présence jour et nuit fatiguent. Et la fatigue, on le sait est un ennemi puissant. Empêcher les gens de dormir ou les réveiller souvent est malheureusement un moyen de torture, c'est dire que cela peut-être d'une grande violence sur le corps et l'esprit. La fatigue nous fait voir la réalité bien plus noire qu'elle ne l'est. Les pensées s'emmêlent, s'assombrissent, on stresse. Le cerveau ne fonctionne plus correctement et les émotions jouent dans le clair obscur. Et comme on stresse, on se fatigue encore plus. Le fantôme de la dépréciation de soi en profite pour prendre la place : « Pourquoi les autres y arrivent et pas moi ? » Et une petite voie intérieure se fait entendre en filigrane : tu n'es décidément pas à la hauteur, mauvaise mère». C'est pourquoi un grand sentiment de solitude nous tombe parfois dessus ... Mais qui donc peut nous comprendre !!! Et à qui confier toutes ces pensées ? Pourquoi notre conjoint, même s'il nous aime et qu'il est investi auprès de ce petit ne comprend t-il pas tous ces besoins qui hurlent en nous ? Pourquoi ne nous apporte t-il pas le soutien dont nous avons besoin ? Parfois son manque de compréhension nous blesse si profondément...

Et pourtant, notre conjoint ne peut pas deviner à notre place surtout s'il n'expérimente pas les réveils nocturnes et ne s'adapte que rarement au rythme de son tout-petit. Il ne peut pas entendre ce que nous ne lui disons pas ... Alors comment faire ? Comment lui faire comprendre ce que nous ressentons et notre besoin de soutien ?

 L'empathie, ça s'apprend, ce n'est pas forcément naturel, même au sein du couple. Apprendre à formuler clairement des demandes concrètes  (tout en acceptant de recevoir une réponse négative !) est un bon moyen pour créer du lien avec son conjoint. Demander de l'aide quand l'enfant se réveille la nuit pour aller le chercher, essayer de le rendormir (même si ça ne marche pas forcément !) aide à faire prendre conscience de la difficulté de la tâche et de la fatigue qui en résulte le lendemain ! Et souvent, on constate, qu'effectivement, le lendemain, notre conjoint nous aide un peu plus que d'habitude … chouette, ça veut dire que son cœur s'est ouvert, il a compris !

 On peut aussi faire le minimum vital pendant un certain temps pour montrer à quel point on est fatiguée : Des pâtes midi et soir pendant deux, trois jours, la grève du balai, de la vaisselle, du linge … Notre perfectionniste intérieur en prendra aussi pour son grade et nous, on appréciera de voir que le monde ne s'écroule pas si la maison n'est pas en ordre et qu'on a pas passé le temps qu'on souhaitait avec les enfants plus grands ou avec notre conjoint ! 

On peut aussi carrément s'autoriser à disparaître, se retirer totalement de la sphère familiale pour laisser un temps les rennes, permettre ainsi une autre configuration possible et se retrouver soi-même.  Tout dépend bien sûr de l'âge de l'enfant, s'il est nourri ou endormi au sein et de sa propre tolérance à la séparation. Pour le coup, au lieu d'utiliser la méthode 5,10,15 pour faire taire son enfant au moment de l'endormissement, on peut la réutiliser pour soi : s'absenter un petit moment, puis quelques heures, puis ... Notre petite voix intérieure "qui sait" (pas celle de toute à l'heure !), si on l'écoute est un très bon guide. Elle nous dira ce qui est bon pour nous : pratiquer une activité corporelle, sportive, artistique, manuelle, voir des copines, faire du shopping ... partir deux heures ou une journée !


 Du temps pour soi et de la bienveillance ! 

 

L'important c'est d'oser fermer la boutique, prendre soin de soi pour ne plus prendre sur soi. Se poser, prendre un temps pour observer le désordre de notre état intérieur et souffler, se poser, encore.. ne serait-ce qu'un instant, une minute, cinq minutes, dix minutes pour remplir à nouveau le réservoir affectif. Dire non à l'extérieur pour se dire oui à soi. S'accorder un peu de bienveillance, en jetant par exemple les listes interminables de choses à faire, les laisser s'envoler avec le vent, les remettre en confiance à l'univers ...

Les mères sont de grandes créatrices ! Nous savons innover et trouver de nombreuses stratégies pour remonter notre niveau énergie rapidement (eh oui, s'occuper d'un petit d'homme s'apparente parfois à une situation d'urgence ! ) : Sortir, se ressourcer dans la nature en portant ou en poussant bébé,  regarder son enfant yeux dans les yeux et se nourrir de l'amour qui naît ainsi, jouer et rire avec les enfants plus grands. Ce sont des maîtres de l'instant présent et de la légèreté d'être, profitons-en !  Faire attention à notre façon de nous nourrir puisque c'est aussi de là que notre corps tire son énergie. Manger sainement des produits riches (fruits frais et secs, oléagineux …), se faire un programme de sportive ! Penser à dormir et, si on ne peut pas toujours faire des grasses matinées avec les enfants, vive les grâces soirées! ...au lit à 21h00! Une bonne nuit de 9-10heures de temps en temps remet les compteurs à zéro.  

Et lorsque, malheureusement, on se compare aux autres (ou à soi-même), le faire aussi en positif ! Déconditionner notre cerveau de sa tendance à l'abattement. Se faire trois compliments chaque soir, se remercier pour toutes les choses qu'on a accomplies, voilà une belle attention ! 

S'il nous arrive encore de nous poser cette question : « Pourquoi je n'arrive pas à prendre du temps pour moi ? », alors il est important de retourner se poser cinq minutes avec notre bourreau intérieur et juste le regarder avec beaucoup d'amour car il a certainement très peur ... 

 

Quelques lectures pour aller plus loin ... 

Violaine Guéritault, La fatigue émmotionnelle et physique des mères

Stéphanie Allenou, Mère épuisée. Disponible à la bibliothèque

Les livres du Dr Michel Lecendreux, grand spécialiste du sommeil.

Elisabeth Darchy, Le sommeil du bébé

Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Partager le sommeil de son enfant. disponible à la bibliothèque

mardi 22 décembre 2015

Montessori, l'éducation au service de la Vie



Pour cette nouvelle année qui pointe le bout de son nez, je souhaite à tous les parents de se relier à ce qui va dans le sens de la Vie  ! Pour chaque décision, demandez-vous : "Est ce que cela est bon pour moi (...mon enfant ... ma famille) ?" et mettez-vous un instant à l'écoute ce que vous répondent  votre corps et votre cœur !
Dans cette vidéo, des parents témoignent de l'évolution de leurs enfants pendant trois ans. Une expérience concrète inspirée de la pédagogie Montessori au sein de l'éducation Nationale. 

https://lamaternelledesenfants.wordpress.com/2014/11/02/temoignages-des-parents-3/